Les lendemains de la Grande Guerre 2/2

ASPECTS ARCHITECTURAUX

« Au coin de la rue Vauquelin et de la rue Lhomond. Sur ces démolitions,
on devait rebâtir une école moderne. Les travaux ont dû être suspendus
par suite du manque d’ouvriers », photo de Charles Lansiaux datée du 6
octobre 1914, Bibliothèques municipales spécialisées de la Ville de Paris



La guerre interrompt une transformation profonde du quartier qui prévoyait l’extension des bâtiments de l’École, commencée en 1900 par l’élévation des bâtiments de la rue Vauquelin. En raison des pénuries de main d’œuvre occasionnées par la guerre, les bâtiments de brique qui se trouvent en bordure des rues Pierre Brossolette et Rataud ne verront finalement le jour qu‘au début des années trente et constituent encore l’École actuelle.
Comme le souligne Albin Haller lors de la cérémonie d’hommage solennel aux élèves le 30 novembre 1919, l’École a cependant besoin de s’agrandir pour accueillir plus d’élèves : « Aussi avons-nous pensé à l’opportunité d’un accroissement de nos promotions [...] de 60 à 80 élèves par année. Malheureusement, cette augmentation a pour répercussion, l’extension de nos laboratoires, de notre appareillage et de nos salles de cours, si nous voulons garder à l’école son caractère expérimental. [...] Nous avons projeté de nouvelles constructions style usine, renouvelables tous les 20 ou 30 ans et bien en rapport avec les progrès actuels de la science et de ses applications. »

LA GUERRE ET LA PAIX

Rue Vauquelin, « Dans ce quartier, tout est provisoire. Les travaux ont
été interrompus », photo de Chales Lansiaux datée du 6 octobre 1914,
Bibliothèques municipales spécialisées de la Ville de Paris



Ce conflit révèle pour la première fois l’importance de l’industrie. Un effort de recherche sans précédent a permis de rattraper le retard considérable pris par rapport à l’Allemagne, notamment dans le domaine de la chimie et d’acquérir un avantage dans le domaine de la communication militaire. À la fin de la guerre les canons et les obus fabriqués par les États-Unis sont de technologie française. De cet effort, auquel les PCéens auront apporté leur double compétence, en démontrant dès cette époque leur capacité à faire face à une situation d’urgence technique et scientifique et de pénurie de certaines matières premières, naîtront heureusement de nombreuses applications pacifiques notamment dans le domaine des télécommunications, de la radio et de la télévision. Certains PCéens brilleront d’ailleurs par la suite pour leur engagement sans faille en faveur de la Paix, comme Paul Langevin qui s’illustrera dans sa lutte contre le fascisme à partir des années 30.

Une période de prospérité scientifique

Conférence Solvay de 1922 à Bruxelles, regroupant les plus
éminents chimistes de la planète, CRH ESPCI

Pendant la guerre et encore plusieurs année après, les savants allemands sont exclus des réunions scientifiques. En 1922 se tient à Bruxelles le premier Congrès Solvay de Chimie, auquel participent A. Haller, G. Urbain ou encore A. Debierne (tous les deux de la 9ème promotion) mais aucun chimiste allemand. Langevin œuvre pour la reprise des collaborations internationales avec toutes les nations et il invite Einstein à Paris en 1922.

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