Les lendemains de la Grande Guerre 1/2

L’après-guerre marque une rupture à différents titres pour l’EPCI : reconnaissance de la qualité du diplôme, place des femmes et construction de nouveaux bâtiments plus spacieux et plus confortables.

UN LOURD BILAN HUMAIN

Couverture du Livre d’Or 1914-1918, EPCI, édité
en 1919 à l’occasion de l’hommage solennel
rendu aux élèves, ESPCI Alumni

Avant la guerre, les promotions comptent 30 élèves. Il y a donc environ 1000 diplômés dont un peu moins de 400 mobilisés. 63 diplômés et élèves périssent durant le conflit. Lorsque la guerre éclate, 50 d’entre eux ont moins de 30 ans. Le plus jeune, Robert Olmer (34èmepromotion), meurt à 19 ans.Ce lourd tribut résulte du statut de l’École et de l’impréparation générale de l’armée française au conflit, ignorante du rôle qu’aura à jouer l’industrie militaire à l’arrière. De nombreux diplômés de l’EPCI engagés dans le conflit sont promus officiers et se distinguent par leur bravoure et leur engagement aussi bien sur le front qu’à l’arrière dans les usines et les laboratoires : ils recueillent 189 citations, 24 croix de la légion d’Honneur et 4 médailles militaires.






LA DOUBLE COMPÉTENCE PHYSICIEN ET CHIMISTE

L’EPCI, fondée par la Ville de Paris seulement 32 ans auparavant, n’est pas une école d’État. La plupart des diplômés et élèves de l’EPCI partent comme simples soldats, beaucoup dans l’infanterie, privant ainsi le pays de chimistes et physiciens à la double compétence tout à la fois rare et indispensable à la défense et à la riposte, surtout dans le contexte d’une industrie militaire insuffisamment développée. Lorsque ceci est réalisé au bout d’un temps relativement long, les PCéens sont ré-affectés notamment aux services du Génie, des Officiers-chimistes, des poudres, à la radiotélégraphie militaire, à la Direction des Inventions, aux services techniques de l’aviation, à l’office national des produits chimiques, au Laboratoire Municipal de la Ville de Paris ... et dans des usines publiques ou privées, où leur compétence est enfin mise à contribution. Ces postes ne les mettent pas pour autant hors de danger et plusieurs y périssent d’accidents dûs aux conditions d’urgence, d’épuisement et d’exposition sur le terrain.

UNE RECONNAISSANCE POUR L’ÉCOLE

Promotion de l’EPCI en 1919. CRH ESPCI

Cette contribution, unanimement reconnue est saluée lors d’un hommage solennel rendus aux élèves de l’EPCI le 30 novembre 1919. La qualité d’ingénieurs sera désormais officiellement reconnue par l’État aux élèves et ils seront désormais incorporés dans l’armée comme officiers. De plus, on augmente légèrement l’effectif des promotions tout en les ouvrant aux jeunes femmes dès 1917. Aujourd’hui l’École compte plus de 90 élèves diplômés par promotion et se trouve l’une des Grandes Écoles d’ingénieurs françaises les plus féminisées.






Carte des disparus au champs d’honneur

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