Un savoir-faire scientifique et technique 1/2

Les ingénieurs et scientifiques de l’EPCI ont contribué de manière très prolifique au développement de techniques qui ont connu un essor spectaculaire pendant la guerre. Télégraphie sans fil, détection par ultrasons, développement de l’aviation...

LA TÉLÉGRAPHIE AU CŒUR DES COMMUNICATIONS PENDANT LA GUERRE

Portrait de Charles Féry dans son laboratoire
d’optique, autour de 1920, ESPCI Alumni

L’essor de la télégraphie sans fil française doit beaucoup au colonel Gustave Ferrié, investi de cette mission dès 1900. Il se rapproche alors de Gustave Eiffel pour faire de la Tour Eiffel le plus grand émetteur / récepteur du monde alors qu’elle devait être détruite. Pendant la guerre, la télégraphie va devenir un enjeu majeur :
assurer une liaison entre les postes de commandement et le front, espionner les manœuvres ennemies mais aussi pour communiquer à distance avec les alliés.Au pied de la tour Eiffel, le laboratoire de la Télégraphie Militaire (TM) dirigé par Gustave Ferrié développe de nombreuses améliorations et plusieurs PCéens y contribuent largement.


Portrait de Paul Boucherot, autour de 1932, CRH ESPCI

C’est le cas de Paul Boucherot (4ème promotion), qui met au point un appareil de Télégraphie par le sol (TPS), permettant de diffuser des messages en morse par ondes électriques. Charles Féry, quant à lui, assure un cours sur la TSF à l’EPCI afin de former les élèves. Plusieurs d’entre eux intègrent par la suite le 8ème Régiment du Génie comme sapeurs télégraphistes. Charles Féry mettra également au point une pile à dépolarisation par l’air pour alimenter les postes TSF afin de s’affranchir des modèles utilisant du dioxyde de manganèse à l’approvisionnement difficile, provenant d’Allemagne. Également au laboratoire de la TM, Lucien Lévy (29ème promotion) met au point le montage superhétérodyne, s’appuyant sur le mélange des fréquences, plus stable et plus performant. Il sera peu utilisé pendant la guerre, mais servira au développement des radios et postes de télévision modernes.

LE SONAR, UNE INVENTION PENDANT LA GUERRE

Brevet Langevin-Chilowski :
prémisses du sonar. Demandé en
1916 délivré en 1920, CRH ESPCI

Si la création du SONAR (Sound Navigation And Ranging) date d’avant guerre, son développement se verra fortement accéléré par celle-ci. En effet, l’Allemagne a mis au point une arme redoutable : les U-boots (Uterseeboot ou sous-marins en allemand), unités mobiles qui attaquent les bâtiments ennemis, militaires comme civils. Membre de la Commission Supérieure des
Inventions intéressant la Défense Nationale, Paul Langevin, professeur et directeur des études de l’EPCI, a pour mission de mettre au point un système de détection des sous-marins. Il concevra et testera avec succès un émetteur-récepteur très
sensible utilisant les ultrasons.










Principe de fonctionnement



Paul Langevin lors d’essais du sonar à Toulon à
bord de l’Orage, 1919, CRH ESPCI

Le principe consiste à repérer un sous-marin par l’émission d’un signal sonore suivie de la réception de l’écho provoqué par une réflexion sur la coque du submersible. Après dix-huit mois de recherches à un rythme effréné, le brevet Langevin-Chilowski utilisant les ultrasons est déposé en mai 1916. Mais la contribution majeure de Langevin sera le choix de la piézoélectricité et la mise au point d’un émetteur-récepteur utilisant un triplet acier / quartz / acier, qui sera breveté en 1918. Des expériences en mer auront lieu en février et novembre 1917 et les premiers essais devant les autorités militaires, à Toulon en avril 1918.



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