Contexte Historique

L’ENTRÉE DANS LA GUERRE

28 Juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche est assassiné à Sarajevo. Les manuels d’histoire retiennent cette date, mais la guerre couvait en réalité depuis plusieurs années et le jeu des alliances entre puissances débouche sur un conflit mondial. Rivalités économiques et coloniales, mais aussi historiques avaient déjà conduit à plusieurs mesures pour préparer les opinions et les armées. Dès 1913, la France, ayant perdu l’Alsace-Lorraine, met en place le plan « XVII », afin d’augmenter le contingent de soldats mobilisables rapidement.

DES MOBILISÉS DANS TOUS LES CORPS D’ARMÉE

« Tu peux et dois faire beaucoup » : c’est en ces termes que Jean Perrin s’adresse à Paul Langevin (7^ème promotion), alors directeur des études à l’École, dans une lettre écrite avec Marie Curie en 1914. Langevin, plus âgé, échappe à la mobilisation systématique des jeunes gens. À l’École municipale de Physique et de Chimie Industrielles (ESPCI Paris aujourd’hui, qui sera dénommée EPCI dans cette exposition), les élèves sont mobilisés dans de nombreux corps de l’armée : infanterie et cavalerie, génie, Télégraphie Sans Fil (TSF) et transmissions, artillerie, service des poudres, aviation ou encore matériel chimique de guerre.

QUAND L’EPCI S’ENGAGE

Albin Haller, directeur de l’École, membre de l’Académie des Sciences, introduit des cours sur les poudres et explosifs à l’École. Il participe aussi largement à la Commission Supérieure des Inventions intéressant la Défense Nationale, créée en novembre 1914. Charles Féry, professeur d’optique à l’École et diplômé de la 1^ère promotion, alors trop âgé pour être mobilisé, met en place à la demande du colonel Ferrié un cours de TSF à destination des élèves. D’autres anciens élèves sont également très actifs pendant la guerre, comme Georges Claude (5^ème promotion), tant sur le volet invention (bombes à oxygène, artillerie), que pour la mise à disposition de leurs sociétés industrielles. Gabriel Boreau, (16^ème promotion) est mobilisé dans la réserve aéronautique, et travaille notamment sur les avions Bréguet XIV.

Une mobilisation jusqu’en 1919

Si l’armistice est signé le 11 novembre 1918, la plupart des élèves resteront mobilisés jusqu’en 1919. Las d’une guerre longue, et désireux de retourner à la vie civile, ils tenteront à plusieurs reprises de plaider leur cause auprès de l’Etat-Major, sans succès.